dimanche, avril 15, 2007
mardi, avril 10, 2007
Le téléphone quand on est petit
En appelant Corentin sur son fixe la dernière fois, ça m'a fait l'effet de la madeleine de Proust. Avec les portables, nous ne ressentons plus cette petite excitation de la tonalité où l'on ne sait pas sur qui on va tomber. Souvenez-vous, quand on était enfant, on s'invitait pour l'après-midi. Un jour est arrivé et nos mamans nous on dit que c'était à nous de téléphoner, qu'on était assez grand. La peur d'accrocher les mots, de s'être trompé de numéro, la peur d'entendre que notre copain est déjà parti autre part... "Allo Bonjour est-ce que je pourrai parler UNTEL à s'il vous plaît ?"... une phrase si banale qui suscitait en moi un trac totalement infondé, et que j'ai retrouvé il y a peu... Si le copain en question n'était pas là, il fallait en appeler un autre... et parfois même se résoudre à passer son après-midi seul.
Mais lorsque l'invitation réussissait, il y avait toujours ce petit moment de timidité au début, comme s'il fallait se réhabituer l'un à l'autre... et la fameuse phrase m'est revenue à l'esprit, devenue coutume des moments passés avec plusieurs amis : "Bon on fait quoi ? Je sais pas, c'est toi l'invité"... On avait une chance sur deux de ne pas choisir l'activité.
Vers 18h30, c'était l'arrivée des mamans... un des pires moments sans doute commun à tous. Parfois il y avait une négociation ardue pour arriver à dormir chez son camarade, et si la proposition était acceptée c'était comme une sorte de libération, la garantie de pouvoir passer encore pas mal de temps ensemble et de ne pas retourner tout de suite à la case départ, sa maison et son téléphone.
J'espère avoir réveillé en vous quelques sentiments enfouis sous la masse de préoccupations bien légitimes que ressent l'adolescent de 2007 !