mercredi, décembre 19, 2007

La rédaction

Ici, je mets un texte que j'ai fait pour l'école.





Il y a les grands un peu voyous qui prennent les places de derrière, ils montrent qu'ils vivent dangereusement. Leur chef assied sa suprématie sur le siège central, face à la rangée. Les plus faibles, ceux qui "craignent" occupent les places de devant. Il y a celui-ci qui se retourne sans cesse en passant sa tête entre les sièges pour participer à la conversation de ses camarades - à ses risques et périls.
La poussière mêlée au chauffage donne du mal à respirer. La buée sur les vitres semble être le seul moyen de se rafraîchir. Le chewing-gum collé au cendrier face à soi offre un spectacle des plus répugnants. La toux grasse du chauffeur corpulent fait écho dans le long couloir étroit et hasardeux. Ça paraît con, comme ça, le car, mais quand on y réfléchit y'a pas beaucoup d'autres moments dans la vie où on paye pour attendre.
On s'achète trente minutes, une, deux heures d'espace-temps libre, à nous de l'occuper : réflexion, pensées, écoute, mépris, écriture, lecture...et puis, en creusant un peu on trouve une formidable source d'informations sur les personnes qui l'empruntent, nottament lorsqu'un nouveau passager erre en quête d'une place libre. Certains simulent un petit coup d'oeil par la vitre afin d'éviter le regard fatal qui engendrera la terrible sentence du "vous attendez quelqu'un ?".
D'autres, plus significatifs, font littéralement obstacle avec leurs sacs, quitte à passer pour des aigris associables. La petite Jenny qui dit "tu peux t'asseoir ici si tu veux", ça n'existe pas. Dans la réalité, la jeune fille fraîche et parfumée a de toute manière son copain auprès d'elle ( dans le cas contraire, elle l'aura au téléphone durant la totalité du voyage ) et l'on est obligés de se rabattre sur le barbon ingrat et malodorant qui aura bien vite fait de monopoliser les accoudoirs.

Ô cruelle loterie que celle du TER !
De mon infortune je crie je m'exaspère !




approved by Morgane Marzin